Remise du prix Trait d’union 2013, qui récompense le travail de Bachelor de Charlotte Bollier et Christelle Bourquenoud sur « Autodétermination et déficience intellectuelle ; enjeux et pistes d’actions pour les éducateurs. Illustration par les pratiques autour de l’alimentation »
Dès le début de notre travail de Bachelor, nous nous sommes intéressées à la question de l’autodétermination pour des personnes adultes présentant une déficience intellectuelle. Nous avons été interpellées par ce concept lors du cours “autodétermination et handicap”. Notre formation à la HEF-TS nous a amené à nous interroger sur notre pratique et plus particulièrement sur la place laissée à la personne dans les choix concernant sa vie.
Selon la définition de M. Jecker-Parvex, l’autodétermination accorde «la possibilité aux personnes d’être véritablement actrices de leur vie et de faire des choix en ce qui concerne leur vie. […] L’autodétermination implique le droit de vivre selon ses préférences sans que le handicap ne soit un facteur d’exclusion". Dans notre pratique, nous avons été touchées par l’écart observé entre les valeurs portées par l’autodétermination et l’autodétermination observée au quotidien. Dans les domaines du quotidien comme l’hygiène, l’alimentation ou le travail, la phrase “c’est pour son bien” apparaît encore souvent lors de nos échanges professionnels. Dès lors, nous nous interrogeons sur les manières de mieux concrétiser dans l’intervention, des intentions qui visent à promouvoir l’autodétermination des personnes accompagnées et à mieux comprendre ce qui limite cette réalisation.
Ce sujet n’est pas nouveau, le concept d’autodétermination a beaucoup d’échos dans le domaine de la déficience intellectuelle depuis quelques années. Dans les années 70, ce concept se développe en lien avec l’évolution des droits des personnes handicapées. Dans le cadre du travail social, le concept d’autodétermination est actuel et nous voyons qu’il reste un défi au quotidien. Dans ce sens, notre travail de recherche devrait permettre de développer les applications pratiques au quotidien et de soutenir le développement des interventions et des connaissances.
Au niveau théorique, ce concept a été développé dans la littérature française et anglaise. Cependant, l’application au quotidien de ce concept est très peu développée. Les moyens permettant de favoriser l’autodétermination, les limites à la réalisation de ce concept sont les éléments que nous allons développer dans notre travail.
L’idée est donc de comprendre les enjeux de l’autodétermination. Durant le processus de recherche, nous avons pu clarifier ce que signifiait le terme enjeu pour nous. Cela comprend les tensions que crée l’écart entre les intentions d’autodétermination et l’autodétermination observée au quotidien et les différents éléments qui influencent l’autodétermination. Nous avons aussi repéré, dans le rôle de l’éducateur, différentes tensions, paradoxes qui font partie de ces enjeux.
Nous avons choisi l’alimentation car c’est un sujet qui nous interpellait dans notre pratique. L?alimnenttion apparaît comme une situation concrète et quotidienne où les pratiquesvisant à faciliter ou freiner l’autodétermination peuvent être observées et décrites par les éducateurs.(extrait du TB).